"Fashions fade, style is eternal." YSL

1.20.2008

Get Hype!



De Charlie Parker à Paris Hilton, de la contre-culture à la culture de masse, la hip attitude a traversé le temps et s'est transformée. Greil Marcus, spécialiste américain des cultures populaires, commente l'histoire de ce phénomène complexe mais toujours révélateur.


Dans une société occidentale qui donne une place de choix à la culture de l'apparence et à sa gestion, la "branchitude" est plus que jamais à l'ordre du jour. Mais s'il semble exister depuis longtemps, le phénomène n'a pas toujours été autant mis en avant... Bad boys, bohèmes, dandys, performeurs et people sont autant de visages de la hype (ou hip) qui ont traversé l'histoire et continuent de se renouveler. Avec le critique américain Greil Marcus aux commentaires, ce documentaire explore les différentes icônes et les mouvements de la hype, invitant à sa table des branchés, des stars (Pete Doherty, Sid Vicious, Andy Warhol, Paris Hilton, Marilyn Manson...), mais aussi des anonymes.Who's hip ?Y a-t-il un point commun entre Sid Vicious et Paris Hilton ? Contre toute attente, oui : tous deux sont des hipsters, c'est-à-dire des références en matière de style qui auront imposé une attitude et fait rêver des millions de gens. De l'underground aux pages people des magazines, du star system aux originaux anonymes, du mode de vie hippie au style bling bling, le phénomène de la hip culture a en effet bien des facettes. Le fait qu'aucun des commentateurs ne soit d'accord sur l'origine et le sens premier du mot "hip" est d'ailleurs caractéristique... Afin de clarifier et d'interpréter cette complexité, les auteurs de ce documentaire refusent d'établir une chronologie du phénomène. Ils préfèrent mettre en valeur la permanence de figures référentielles qui reviennent à toutes les époques, sous différentes formes, et esquisser des familles et des courants qui dépassent le cadre du simple "branché" : le bad boy, de James Dean à Pete Doherty ; le dandy, d'Oscar Wilde à Marilyn Manson par exemple ; ou encore les bohèmes, des peintres de Montparnasse aux artistes des années 60... Même si chaque époque a ses icônes, il existe des mouvements souterrains qui les relient entre elles, faisant apparaître des constantes dans l'inconscient collectif : une idée propre au critique américain Greil Marcus, auteur du livre culte Lipstick traces, ici commentateur d'un phénomène aujourd'hui récupéré et intégré par l'économie capitaliste. Car même si la hype continue d'être très diverse, une chose est sûre depuis les années 90 : elle n'a plus, ou en tout cas jamais pour bien longtemps, le visage de la contestation.
Greil Markus est professeur à Berkeley et essayiste. Il est l'un des grands acteurs de la contre culture qu'il chroniqua dans Rolling Stone Magazine. En tant qu'auteur, il détaille de manière très rigoureuse les courants secrets qui, au fil du 20e siècle, ont soutenu et inspirés les mouvements de mode. Il décrit ainsi dans "Mystery Train : Image de l'Amérique à travers le rock'n'roll ", les mythologies américaines. Dans "Lipstick Traces : une histoire secrète du 20e siècle", il retrace l'histoire de la rebellion à travers les âges, de l'Internationale Situationniste aux Sex Pistols. Pour " Dead Elvis " il analyse les mécanismes d'idolatrie des sociétés médiatiques.Salman Rushdie s'en est inspiré dans son roman " La terre sous ses pieds ", pour dessiner le personnage de Marcus Sangria, rock critique halluciné.

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